Dans les établissements de soins en général et les établissements spécialisés dans la prise en charge des pathologies mentales en particulier, la mise en place d’une politique de qualité dans la prise en charge de la douleur n’a pas toujours été simple. Il s’agissait de mettre en place une dynamique de réflexion et de travail sur une thématique que l’on pouvait penser éloignée des préoccupations quotidiennes des soignants mais aussi des patients atteints de pathologie mentale, or les enquêtes réalisées sous l’égide des CLUD ont démontré qu’il s’agissait bien d’un problème à part entière pour nos patients.

Nous sommes pourtant confrontés encore trop souvent à une dichotomie psyché/soma encore tenace, à laquelle la douleur n’échappe pas, ce qui entraîne des difficultés de prise en compte de

    • L’aspect éventuellement douloureux de pathologies mentales
    • L’aspect éventuellement douloureux de soins, y compris en psychiatrie (injections, contentions…)
    • L’aspect douloureux (au sens psychique du terme) de certaines pathologies chroniques (somatiques, psychiatriques ou douloureuses)
    • L’aspect douloureux de maltraitances auto-infligées

Or la douleur « physique » des patients est encore trop souvent considérée comme étant un problème exclusivement somatique

D’ailleurs, la prise en charge de la douleur sous tous ses aspects est une des priorités de santé publique, largement évoquée dans le SROS III et aux travers des plans anti-douleurs successifs.

Cette priorité est accentuée par la certification de la Haute Autorité de Santé (HAS) qui fait de la lutte contre la douleur une pratique exigible prioritaire, y compris dans les établissements à vocation psychiatrique exclusive.

  • Des progrès sont à réaliser dans le domaine de la douleur en santé mentale : élaboration d’outils d’évaluation plus adaptés, développement des techniques non médicamenteuses…
  • Dans l’objectif de répondre aux exigences de l’HAS, des CLUD ont été créés un peu partout et de plus en plus (non sans difficulté), mais le constat est parfois amer : peu de participation active, défaut d’appropriation des outils mis à disposition.
  • L’objectif de ce réseau est d’unir nos expériences, nos travaux, nos efforts, pour amplifier nos actions sur le terrain au niveau local, régional et national.
  • Dans cette démarche, nous bénéficions du soutien de la SFETD, et bien entendu de l’ANPSSSM, dont le réseau est une émanation directe.


Recommandations nationales :

Le SROS III a défini 3 objectifs et plusieurs mesures opérationnelles pour l’amélioration de la qualité de la prise en charge de la douleur :

  • Objectif 1 : prévenir le passage à la chronicité, grâce au dépistage et au traitement précoce, ce qui implique une sensibilisation et une formation des professionnels
    • Mesures opérationnelles : ces mesures pourraient être concrétisées, au mieux, dans le cadre d’un réseau de santé au titre des décrets des 25 et 17 décembre 2002
      • Formation des professionnels au dépistage et à la prise en charge précoce
      • Sensibilisation des patients, des familles et des soignants
      • Diffusion de tous les documents, outils et recommandations de bonnes pratiques élaborés par l’HAS, la SFETD, les sociétés savantes…
  • Objectif 2 : optimiser l’accès aux soins des patients douloureux chroniques, ce qui implique le développement de l’existant et la création de structures là où elles font défaut
    • Mesures opérationnelles :
      • Mise en place d’une structure pluridisciplinaire par territoire de recours
      • Renforcement des structures existantes
      • Identification ou création d’une équipe mobile interne ou externe par territoire de recours à intégrer au réseau douleur
  • Objectif 3 : coordonner les prises en charges par la mise en œuvre de filières de soins. Cette coordination doit permettre aussi un repérage des patients pour une orientation adéquate et une amélioration de la réactivité des réseaux
    • Mesures opérationnelles : renforcement des réseaux, que toutes les structures soient intégrées dans un réseau
      • Identification des personnes ressources accessibles aux professionnels de santé
      • Organisation de la collaboration entre réseaux douleur et réseaux de spécialité (cancer, soins palliatifs, gérontologie). Il faut améliorer la communication pour diffuser l’information et élaborer des protocoles partagés de prise en charge
      • Identification d’un correspondant régional assurant notamment le lien entre la région et les instances nationales

À ces mesures il faut ajouter un travail spécifique au terrain (renforcement des mesures non médicamenteuses, évaluations spécifiques ? …)

Objectifs du Réseau Francilien Douleur et Soins Palliatifs en Santé Mentale :
ceux-ci se calquent sur les objectifs fixés par le SROS III :

  1. développer la sensibilisation et la formation des professionnels de santé exerçant au sein de structures prenant en charge les pathologies mentales
  2. faciliter l’accès aux soins des patients atteints de pathologie mentale
  3. coordonner les prises en charges par la mise en place de filières de soins


Mesures concrètes (missions) :

  • mise en place d’une enquête régionale d’évaluation et de prévalence de la douleur en santé mentale. Téléchargez ici l’enquête
  • organisation de formations des professionnels au dépistage, à l’évaluation et à la prise en charge précoce de la douleur et à la gestion des situations de fin de vie
  • développement de la sensibilisation des patients, de leur entourage et des soignants à la prise en charge de la douleur, notamment par la diffusion de supports spécifiques d’information
  • création d’un portail internet spécifique d’échanges d’expériences : aide à la création de CLUD, protocoles communs, calendrier des congrès et des formations, accès facilité à une base documentaire spécifique, forums…
  • mise en place d’un outil performant et bien identifié de diffusion de tous les documents, outils et recommandations de bonnes pratiques élaborés par l’HAS, la SFETD, les sociétés savantes…
  • création de groupes de travail inter-établissements pour le développement de protocoles consensuels, d’enquêtes
  • développement de la recherche sur les outils d’évaluation notamment
  • recensement de l’existant en termes de prise en charge de la douleur et des soins palliatifs et formalisation de la collaboration avec les unités de soins psychiatriques dans le cadre du réseau
  • organisation de la collaboration entre réseaux douleur et réseaux de spécialité (cancer, soins palliatifs, gérontologie)
  • organisation de colloques : Téléchargez ici le Programme


    Téléchargez ici :

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ACTUALITÉ !

Cher(e)s collègues,

Comme nous vous l’avions annoncé dans la newsletter du mois de septembre dernier, nous vous adressons, dans le cadre d’une enquête menée par le Réseau National Douleur en Santé Mentale (RNDSM), la version modifiée de l’EDAAP (EDD) pour les personnes adultes :
Cliquez ici pour la télécharger le questionnaire
Cliquez ici pour télécharger la grille d’évaluation et ici pour le guide d’utilisation
et la grille d’évaluation de la douleur pour les déficiences intellectuelles (GED-DI) pour les enfants:
Cliquez ici pour téléchargez le questionnaire
Cliquez ici pour télécharger la grille d’évaluation

L’objectif est de pouvoir valider ces échelles pour une utilisation auprès de patients dyscommunicants et atteints de pathologie mentale, aussi nous vous demandons de les tester auprès d’un minimum d’une vingtaine de patients par échelle (en fonction, bien entendu de la population de patients que vous avez en charge).

Les questionnaires visant à recueillir vos impressions sur l’utilisation de ces outils en pratique courante, merci d’y répondre et de nous les faire parvenir à l’adresse suivante :
Dr Nabil HALLOUCHE
Hôpital Maison Blanche
4 Avenue de la Porte de Saint Ouen
75018 Paris

Ou par mail : nabil.hallouche@ch-maison-blanche.fr
Ou par fax : 01.53.11.12.92

Nous ne manquerons pas de vous tenir informés des résultats d’exploitation de ces résultats.

Bien cordialement

Dr Djéa SARAVANE, Président de l’ANPSSSM
Dr Nabil HALLOUCHE, Coordonnateur du RNDSM